Lors d'un stage chez le joaillier créateur Edwin De Bruijne, j'ai appris à travailler le métal par forgeage-martelage. Cette bague en argent et grenat a été entièrement réalisée à partir d'une seule pièce de métal.
Un anneau a d'abord été réalisé dans du plané de 10/10 (largeur = 15mm, longueur = taille du doigt +10). Soudé puis arrondi au triboulet, il a été ensuite cintré symétriquement de chaque côté avec une machine à agrandir/rétrécir les alliances.
Les côtés ont été martelés de manière à obtenir un jonc parfait, puis le dessus aplatit, toujours au marteau, pour obtenir progressivement la forme recherchée. Une fois la forme obtenue, j'ai scié un cercle intérieur à la taille du doigt. Après quelques coups de lime, de marteau et de cabron pour parfaire l'ensemble, on peut passer à l'étape de la mise en pierre.
La pierre, un grenat, est de même largeur que l'anneau (6mm). J'ai réalisé une bâte dans du plané de 7/10, puis fraisé l'anneau pour asseoir la pierre. La bâte a ensuite été limée pour épouser la courbure de l'anneau, puis soudée, et enfin limée pour ne laisser que la hauteur de la table du grenat. J'ai scié le surplus de métal pour obtenir l'ouverture en V, puis ajusté la pierre avant de la sertir au maillet automatique. Quelques coups de lime et d'échoppe pour mettre au propre le serti, et voilà, il n'y a plus qu'à passer au polissage!
Cette technique a l'air assez simple en théorie, mais elle est longue et fastidieuse, et je ne connais qu'un seul joaillier qui l'emploie couramment: Edwin De Bruijne. Dans la plupart des autres ateliers ce type de bague est réalisé en cire avant d'être fondue. L'avantage ici, c'est qu'on a une qualité parfaite de métal grâce au processus de martelage, et que l'on peut conserver cet effet martelé très décoratif. Attention cependant à ne pas l'abîmer avec des coups de scie ou de lime lors de la mise en pierre, ni de trop le polir au risque de perdre la netteté des traces de marteau.